Cliniques privées gérées à flux tendu. Hôpitaux publics itou ! C Delarue
par
popularité : 1%
MANAGEMENT
Cliniques privées gérées à flux tendu. Hôpitaux publics itou !
Partout dans le monde une même logique détruit la santé de qualité pour tous et toutes !
NB : C’est à la suite d’une "écoute active" (participante) de discussions "critiques" de cadres supérieurs de santé que j’ai pris ces notes. Sy ajoutent quelques appréciations personnelles qui d’emblée donne le ton.
L’amélioration de l’offre de soin et de l’état de santé d’une population donnée est un objectif louable qui nécessite des politiques publiques fortes s’attachant plus à la satisfaction pleine et entière de ces besoins sociaux spécifiques qu’à une couverture minimale compatible avec une réduction obsessionnelle des coûts. Or, aujourd’hui les politiques publiques de santé fonctionnent à "l’économie" en personnel bien loin de la négligence, de l’opulence et du laxisme souvent stigmatisé par les libéraux. Les gestionnaires privilégient la performance, l’efficacité, l’efficience et donc les divers paramètres du rendement comme catégorie générale . Cette priorité gestionnaire est nuisible aux humains, aux travailleuses, aux conditions de travail et de vie des infirmières et des aides soignantes mais aussi aux malades qui sont soignés très rapidement avec de nombreux risques voire qui ne trouvent ni lit ni personnel de soin.
Ces politiques gestionnaires aboutissent à réduire l’offre de soin tant quantitativement que qualitativement face à la demande. Non seulement on ne trouve pas des structures de soin avec du personnel en nombre pour la réception des patients attendus et potentiels (urgences) mais en plus on pousse les patients dehors pour faire des économies. Au moindre indice de baisse d’activité on ferme des unités de soins, des lits et on mute le personnel soignant en fonction de ces baisses supposées d’entrées de malades ou d’accidentés. En cas d’erreur, notamment du fait des urgences, c’est le cadre d’astreinte qui doit sollciter à la va-vite, par téléphone, le personnel mis en congé ou embaucher des infirmières. Il est plus difficile de faire réouvrir les services de soins.
Pourquoi les gestionnaires ont-ils cette obsession anti-humaniste contre les patients et les personnels ?
Avec la configuration néolibérale contemporaine des politiques menées depuis 20 ans, les macro-dirigeants ont poussé à soumettre les activités de soin aux logiques marchandes (non seulement au sein des cliniques privées ordinaires mais aussi dans les hôptaux publics soumis à des règles pourtant différentes de celles du marché) et aux logiques financières (cliniques côtées en bourse). Logiques technocratiques et logiques économiques se combinent sur le dos de la démocratie et du social.
Au niveau global (mondial) ce sont les statistiques et des modèles économétriques complexes qui servent à comparer les inputs (moyens mis en entrée) et les outputs ("sortie" attendue ou constatée).
INPUTS sanitaire : le facteur travail (de soin) mesuré par le nombre de médecins pour 1000 habitants, le facteur matériel représenté par le nombre de lits pour 1000 habitants et le total des dépenses de santé en pourcentage du PIB
OUTPUTS de santé : l’espérance de vie à la naissance, l’espérance de vie en bonne santé, le taux de mortalité des moins de cinq ans.
Sur ces bases sont dressés des comparatifs entre Etats à propos de la performance de soin et de santé. Mais le type de structure n’est souvent pas évoqué alors que les règles de gestion en usage sont déterminantes sur la qualité des soins et sur les conditions de travail des infirmières et aide-soignantes. Un hopital public se distingue fortement d’une clinique privée . Ce n’est qu’une première distinction car au sein des établissements privés ceux ouverts aux marchés boursiers et à l’actionnariat sont soumis à des logiques financières parasitaires absentes des établissements privés ne recherchant de dividendes pour leurs actionnaires. Il est à noter que les actionnaires des établissements privés ne sont pas les salariés (infirmières et aides soignantes pour qui l’intensification de l’activité n’a pas pour contre partie l’augmentation de leur rémunération) mais les professionnels libéraux (médecins, chirurgiens et spécialistes, kinésithérapeuthes).
Christian Delarue