Le peuple-classe à la conquête de la démocratie. C Delarue

dimanche 6 novembre 2011
par  Amitié entre les peuples
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LE PEUPLE CLASSE A LA CONQUÊTE DE LA DÉMOCRATIE

La question de cette conquête se pose au plan national et au plan plurinational au sein de l’Union européenne. Tous les niveaux sont à conquérir face à la gouvernance oligarchique.

Peuple-classe et peuple nation.

A la grande différence du peuple-classe, le peuple-nation intègre la classe dominante tout comme d’ailleurs le peuple-démocratique des citoyens ou le peuple-ethnique des identitaires.

Le grand mérite de cette notion tient dans la démonstration de ce qui est ordinairement caché, voilé. Les notions englobantes de peuple - celles évoquées ci-dessus - masquent un rapport de domination mais pas celle de peuple-classe qui se montre comme l’envers de la classe dominante, de la bourgeoisie, ou pour d’autres, l’oligarchie.

Il rassemble donc l’immense majorité d’un pays. Il est donc immanquablement pluriel et divers. Ce qui n’empêche pas qu’il soit dominé. Mais cette domination économique, politique et culturelle peut être plus ou moins forte, relativement supportable pour certains (la petite-bourgeoisie par exemple), insupportable pour d’autres (les prolétaires et plus encore les sous-prolétaires). Je laisse ici de côté la domination contre la nature surexploitée.

La question des « intérêts communs » dans la diversité.

Sylvain Reboul en 2006 dans « Le peuple fait-il la démocratie ? » (1) distingue lui aussi « peuple-nation » et « peuple-classe » et il évoque deux aspects d’une part l’idée de domination sociale et d’autre part celle d’un intérêt commun qui peut se manifester à travers un programme.

Cet intérêt commun est certes difficile à réaliser mais sans doute moins que l’intérêt commun du peuple-nation. Or il existe au cœur des discours sur la nation une notion mobilisation fortement mensongère celle d’intérêt général.

Brèches dans la démocratie pluraliste de classe.

Quand il dit « La démocratie est donc pluraliste ou n’est pas ; en cela elle ne peut prétendre unir le peuple » il signifie en fait qu’il n’existe que des démocraties de classe avec une classe dominante ou une caste dominante. L’ex URSS montrait une série de couches bureaucratiques appartenant au PC qui dominait les peuples-classe d’URSS.

Pour que la domination de classe dans la démocratie s’amoindrisse et dépérisse il importe que les classes, couches et groupes internes au peuple-classe fécondent le peuple-nation au travers ses élus, ses partis, ses institutions. Cette montée des intérêts matériels (redistribution des richesses et des pouvoirs) et moraux (reconnaissance et dignité de tous et toutes) fait reculer la domination de la bourgeoisie.

La domination de classe n’est pas la seule à l’œuvre, il faut aussi réduire, repousser le racisme et le sexisme. Aider les associations qui luttent nationalement et localement contre toutes les formes de racisme est essentiel. Il en va de même pour les associations féministes. La solidarité avec les peuples-classe du Sud est aussi une dimension à ne pas oublier.

Gagner la confiance : pour des médiations politiques soutenant nettement le peuple-classe.

De nos jours, les représentants - réels ou supposés - du peuple-classe sont : la gauche politique, une fraction des écologistes, les syndicats de travailleurs du privé et du public. Ils doivent se montrer offensif à l’encontre de la finance, des créanciers. Certes, ils n’ont pas tous les même projets politiques.

Certains sont si modérés que cela implique une participation au cadre oligarchique dominant, d’autres nettement plus radicaux n’emportent pas l’adhésion car victimes de la marginalité médiatique qui met face à face des candidats d’alternance (intra-systémique) . Les candidats d’alternative (ou contra-systémique) sont donc très marginalisés dans ce type de démocratie. Dans ce cadre apparait avec le Front de gauche un positionnement intermédiaire en capacité structurelle de mieux rassembler. Mais ce n’est pas sûr.

Quelle dialectique mettre en œuvre pour opérer le rassemblement ?

Sur la concentration du pouvoir : le dire et le faire.

Il faut montrer d’emblée que l’on ne tient pas à conserver le pouvoir en multipliant les mandats horizontaux (en type de mandats) et verticaux (en nombre d’années), et ce même si la question est plus compliquée qu’il n’y parait. En fait, il ne faut pas voir cela sous l’angle individuel, ou exclusivement individuel. Ni même peut-être à l’échelle d’un parti.

Il faut poser la question politique et démocratique de la professionnalisation des élus et des gouvernants. En même temps il faut reconnaitre que certaines compétences sont requises. Ce n’est pas une histoire de qualifications ou de diplômes mais d’investissement donc de temps passé à la chose politique et publique.
La professionnalisation de la politique est à combattre mais cela ne se fait pas du jour au lendemain. L’essentiel est d’enclencher un débat devant déboucher sur une révision constitutionnelle en ce sens. Ce débat doit sortir du temple et aller sur la place publique.

Sur l’adresse aux citoyens

Il semble ici qu’il faille tout à la fois se montrer ouvert et rassembleur face aux tentations sectaires (sur le versant extrême-gauche habituée à la marginalité) mais aussi critique de classe (sur le versant gauche « molle »). C’est loin d’être aisé. Avec le temps on finit par reconnaitre ce genre de « compétence » politique.

De plus, cela doit se réaliser au nom d’une stratégie collective et non comme une capacité manœuvrière. Ne soyons pas « bisounours », il est impossible de refuser totalement les tactiques - ne serait-ce qu’à cause des coups tordus des autres - mais ce sont bien les logiques de fond qui doivent l’emporter. Ce qui compte c’est donc la stratégie.

Elle peut se résumer à porter les exigences du peuple-classe dans sa diversité. Ce qui suppose de la connaitre de près, en ayant fréquenté aussi bien des cadres que des ouvriers immigrés, des écologistes que des productivistes, etc. Enfin, il serait bon qu’il y ait plus de femmes mais aussi des personnes issues des couches sociales modestes. Elles doivent passer outre le mépris de classe des représentants de la bourgeoisie mais aussi celui des couches modestes influencées par la méritocratie ambiante.

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Christian DELARUE

1) « Le peuple fait-il la démocratie ? »

http://sylvainreboul.free.fr/agoravox.html#peuple


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