Misère de la gauche en France C Delarue
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MISERE DE LA GAUCHE EN FRANCE
La gauche française empêtrée dans ses divisions ne répond déjà pas et ne va toujours pas répondre à la situation : repousser N Sarkozy et enclencher une alternative. Mais elle peut se ressaisir.
La situation est marquée par une violence sans précédent des bourgeoisies allemande et française sur les peuples-classe d’ Europe. L’ordolibéralisme en vigueur en RFA s’est étendu à toute l’Europe via l’architecture juridico-institutionnelle de l’Union européenne. Les peuples-classe européen souffrent tous de l’austérité voir de l’hyper-austérité diligentée par la Troika. La Grèce et l’Italie subisse une guerre économique de classe de grande ampleur. Tous les autres peuples-classe savent ce qu’il en est de « l’effet domino ». D’ailleurs le gouvernement français déclare lui aussi la guerre avant même de perdre son (triple) « AAA »
1) Les 4 grandes gauches :
1 - le PS ou la gauche intrasystèmique, 2 - EELV qui cherchent un compromis offensif avec le PS, et que l’on classera ici comme gauche d’alternance à dominante écologique, 3 - le Front de gauche (PCF, PG, GU, FASE) rassemble une gauche d’alternative, 4 - l’extrême-gauche radicale : NPA, LO, POI et autres.
2) La bataille en cours à gauche.
Ses disputes issues des primaires du PS ne ressemblent pas aux exigences des Indignés qui manifestent le refus multiforme de celles et ceux qui subissent l’austérité.
a) Derrière l’hégémonie du PS
Sous la surface des « primaires », une demande politique nettement « à gauche ».
En rapprochement avec la montée de la contestation des Indignés on peut souligner avec Christian Picquet (GU) que les « primaires » du PS ont montré « une demande d’une gauche plus ancrée à gauche que dans le passé et assumant l’affrontement avec les puissances d’argent ». Et ceux qui sont allés voter lors de ces primaires ne voteront pas nécessairement PS en 2012.
... mais un PS qui choisi de se recentrer !
Un autre aspect est qu’Hollande a cru bon de se positionner au centre. De ce fait la confrontation PS/Sarkozy (issue de la bipolarisation politique) n’est pas à la hauteur. Une large fraction du peuple-classe ne croit pas à la solution « Hollande » et à son « autre austérité ». En effet, N Sarkozy n’a pas fait dans le détail en annonçant brutalement une austérité pour tous (ceux d’en-bas). Cela laissait du coup au PS l’opportunité et la place pour une atténuation en la modulant via la fiscalité ou d’autres outils afin de la rendre plus juste ou plus supportable ; quoique toujours très injuste puisque les banques elles n’y perdraient rien, ou si peu. Le PS n’envisage en effet aucune nationalisation, aucune « démocratie bancaire ». Ni pour la France, ni comme proposition aux gauches d’ Europe.
b) Le reste de la gauche toujours divisé.
Plus à gauche, l’extrême-gauche passe plus de temps à « casser le FDG » qu’à faire front unique contre le sarkozysme, quitte à « marcher séparément » selon la vielle formule troskyste. Le « marché séparément » signifie que l’on ne bride pas sa position dans un front. Le front du peuple-classe permet l’unification contre l’ennemi de classe mais dans la diversité des positions politiques. La priorité est bien de faire pièce à l’UMP et à l’oligarchie politico-financière mais chacun le fait à partir de ses analyses et de son programme. Or la lecture de certains sites montre que la critique virulente et sectaire du FDG est première et obsessionnelle. On dira qu’il s’agit d’anarchistes mais la chose n’est pas sûr.
A quoi sert par exemple de ressortir le passé de JL Mélanchon à chaque proposition de ce dernier ? Pour montrer qu’il ne fera pas ce qu’il dit ? Pour ne pas semer d’illusions comme le dit parfois LO ? En tout cas, une chose est sûre, la constitution d’un bloc de combat contre la droite, les créanciers et la finance ne risque pas se se former avec de telles pratiques plus misérables que politiques. Le Front unique contre l’offensive du capital doit se faire dans l’acceptation des différences dans l’usage des armes idéologiques mais sur des bases politiques et stratégiques, qui excluent les mesquineries politiciennes.
3) Quid de la force plurielle élargie ?
Pour ma part j’ai modestement proposé un renforcement de ce bloc de gauche (1). Cela n’est pas stupide mais ce n’est pas le souci des appareils politiques. Disons plutôt que cela prend du temps. Mais il y a urgence. A moins que l’idée d’un tel bloc ne puisse que se concevoir sous hégémonie du PS. Il est probable en effet qu’Hollande fasse aux écologistes le vieux coup du « baiser qui tue » de F Mitterrand à G Marchais. Il n’est pas dit qu’il y ait répétition de l’histoire et allocation de simples strapontins politico-institutionnels. Nul n’est obligé de procéder ainsi. Des liens entre le FDG et le NPA sont à renforcer. Même si le NPA est en crise depuis son dernier congrès, il n’est pas mort. D’autres liens avec les courants « gauche » du PS sont aussi à maintenir. Eux aussi, ne sont pas morts ! Et le peuple-classe a besoin de tous.
Faire front ensemble dans la diversité des armes est une vieille riposte a réactualiser.
Christian DELARUE
1) lire sur Médiapart ou LGS : Le peuple-classe a besoin d’une force plurielle élargie. (Plus précisément, le peuple-classe a besoin d’une alternative rouge et verte et d’une force politique plurielle élargie).
http://www.legrandsoir.info/le-peuple-classe-a-besoin-d-une-force-plurielle-elargie.html