Séquestrations patronales : la double hypocrisie ! C Delarue

vendredi 8 mai 2009
par  Amitié entre les peuples
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SEQUESTRATIONS PATRONALES : LA DOUBLE HYPOCRISIE !

Les syndicats traditionnels sont de plus en plus souvent débordés par des militants venus des milieux trotskistes et anarchistes.

mai 2009

Ce mode de production marchand généralisé tendu obsessionnellement vers le profit génère du gaspillage et des inégalités. Jamais, le système n’a été aussi irrationnel et injuste . Cela devient d’autant plus indécent et insupportable que ce sont les responsables véritables de la crise qui s’enrichissent toujours plus et que les travailleurs trinquent en salaire à la baisse et en emploi perdu. S’y ajoute, pour que « le mal fasse bien mal », la dénégation des raisons de réagir quand enfin la réaction surgit .

* Petit retour en arrière en guise de brève introduction :

Il y a peu c’était les fonctionnaires qui faisaient grève et qui manifestaient régulièrement le plus massivement. La pointe avancée du salariat qui ripostait à la lutte de classe du patronat c’était eux sans l’ombre d’un doute. Ils sont toujours actifs, mais les temps changent. De plus en plus on voit dans les manifestations des salariés du privés. En attendant des statistiques précises on pourrait égrener des noms d’entreprises. C’est un premier changement mais pas le seul.

Le second évènement de la période c’est que non seulement ces travailleurs du privé manifestent mais en plus ils séquestrent leurs dirigeants. Il a fallu qu’il y en ait plusieurs de retenu avant que la presse s’alarme. Et qui vois-t-on s’offusquer ? La droite, l’UMP et le MEDEF . Qui organise ce moralisme tendancieux ? Les grands médias. Comment ? C’est là que surgit une double hypocrisie.

* La double hypocrisie.

La première hypocrisie se dédouble puisqu’elle consiste à crier bien fort au « respect des dirigeants » d’une part en dramatisant les faits et d’autre part en leur ôtant leur dynamique profonde justificatrice.

- En premier lieu il s’agit de présenter les séquestrations comme des gestes très dangereux alors qu’il ne s’agit que de retenir le dirigeant d’une façon beaucoup moins violente que ne le font certains policiers dans des situations similaires .

- En second lieu il s’agit de présenter ces retenues comme une agressivité non légitime du genre « bousculer du patron » par plaisir, pour se venger. Or quand les dirigeants actionnaires se font voyous, la légalité est certes transgressés mais le sens de la légitimité et de la justice est respecté. Ce qu’il faut alors faire entendre à ceux qui ont les oreilles bouchées par les stocks-option c’est la nécessaire répartition des richesses en temps de crise. Car ils ne l’entendent pas tout seul ! Ils ont trop les yeux rivés sur leur butins.

La seconde hypocrisie, plus efficace que celle de l’agression gratuite, combine vision policière et tactique de « bouc émissaire ». Elle sert classiquement d’une part à faire diversion et d’autre part à diviser la gauche.

Il s’agit de montrer du doigt les « mouches du coche », à savoir les anarchistes et les trotskystes mais non pas les responsables de ce système.

Cela aurait pu aussi dans la foulée arranger la gauche « responsable » contrainte de faire le dos rond dans la mesure ou elle a produit des textes qui ont favoriser cette dérégulation financière et économique source de déclassement social des salariés de base. Mais elle a choisie une autre position. Dans une interview au JDD, Mme Royal affirmait à propos de ce type d’actions qu’il permettait parfois à des salariés « fragilisés, piétinés et méprisés » de se faire entendre, tout en prenant soin d’en souligner le caractère « illégal ». Montrer l’illégalité permet de ne pas montrer ceux qui y compris au PS ont créé, puis renforcé la dynamique mortifère du capitalisme de casino. Pour ma part je commencerais par Monsieur Berégovoy et la désintermédiation bancaire de 1986 (1 ) .

Christian DELARUE

1) Il faudrait ajouter outre les autres ministres des finances, tous les acteurs institutionnels de la finance, les responsables économiques ceux des banques, ceux des grandes entreprises qui ont entretenu le système dans sa dérive sous de multiples aspects.

Pierre BÉRÉGOVOY, pour parler ici d’un homme de gauche, est le seul ministre des finances de la décennie 1980 à n’avoir pas dévalué et il restera au contraire comme l’homme du franc fort. Mais les résultats obtenus dans ces domaines et qui achèvent de restaurer la confiance des milieux d’affaires internationaux, s’insèrent dans un dispositif plus complexe qui vise à favoriser l’investissement des entreprises et à améliorer leur compétitivité. Parmi les mesures convergentes figurent la poursuite de la réduction des taux de l’impôt sur les sociétés et de la TVA, les restructurations qui touchent les caisses de crédit municipal (décret du 8 août 1984) ou le réseau des caisses d’épargne (loi du 10 juillet 1991), l’ouverture du marché des bons du Trésor, la création du marché à terme des instruments financiers (MATIF), la réforme du financement hypothécaire et celle de l’intermédiation financière (1986), la libération quasi-totale des investissements étrangers(1988) ou le lancement du plan d’épargne populaire (1989).

Un petit tour sur le web :

Les séquestrations de patrons n’ont « rien de nouveau »
Article publié le 26 Mars 2009
Source : LE MONDE.FR Antonin Sabot
Extrait :

En deux semaines, deux chefs d’entreprise, celui de Sony France et celui de 3M, ont été séquestrés dans une de leurs usines touchée par un plan social. Retenu une nuit pour le premier et deux jours pour le second, les deux patrons ont été libérés lorsque les salariés mécontents ont fini par obtenir gain de cause. Si ces actions menées par des salariés durement touchés par la crise économique paraissent spectaculaires, elles n’ont en fait « rien de nouveau », fait remarquer le sociologue Lilian Mathieu (Centre de recherches politiques de la Sorbonne).

Pourquoi les séquestrations de patrons sont populaires

On les croyait oubliées. Les séquestrations de patrons, qui avaient marqué les années 1970, sont de retour. En moins d’un mois, cinq sites industriels ont vu des ouvriers retenir leur patron ou de hauts cadres de leur entreprise. Après Sony (Landes), 3M (Loiret), Caterpillar (Isère), Scapa (Ain), les salariés de Faurecia (Essonne) se sont engagés, jeudi 9 avril, dans une action de séquestration de leurs dirigeants.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/04/10/pourquoi-les-sequestrations-sont-populaires_1179166_3224.html

Sarkozy ne « laissera pas faire » les séquestrations de patrons

On peut lui faire confiance...

http://www.lexpress.fr/actualite/economie/sarkozy-ne-laissera-pas-faire-les-sequestrations-de-patron_752320.html


Brèves

27 avril 2019 - UE : Refus du travaillisme - RTT 30H hebdo

UE : Refus du travaillisme - RTT 30H hebdo
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30 mai 2010 - TravaillismExit - RTT partout en Europe !

TravaillismExit - RTT partout en Europe !
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